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Libération
Entretien

Estan Cabigas: «Aux Philippines, l'Eglise cherche à s’adapter à l’air du temps»

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Le photographe philippin revient sur sa série «The New Cathedrals» et sur la place de la religion dans son pays.
Une messe dans le Ayala Center Mall à Cebu City aux Philippines. ( Photo Estan Cabigas)
par Guillaume Roche
publié le 9 octobre 2013 à 16h28

Quel est votre parcours photographique?
J'ai commencé la photographie comme un hobby à 14 ans avec l'appareil photo de mon père. Après sa mort en 2006, je voulais changer ma vie et je m'y suis pleinement consacré. La photo me permet de traduire ma perception de la société avec exactitude.

La religion et la mort sont très présentes dans votre travail.
Oui. Avec Coping with a Desaparecidos, j'ai documenté une famille surmontant la disparition d'un proche car, pareillement à l'Amérique du Sud, aux Philippines certaines personnes furent enlevées de force durant la dictature. Une pèriode de l'histoire qu'a tendance à oublier la jeune génération d'aujourd'hui. J'ai aussi travaillé sur la flagellation [A Ritual of Faith] dans le cadre de mon projet de thèse. Mes marottes tournent aussi autour des croyances, de la spiritualité des Philippins. Je documente le syncrétisme et les rituels, car ils peuvent disparaître.

Comment est née la série «The New Cathedrals»?
J'ai commencé ce travail en 2009 alors que j'étais dans un centre commercial de la ville de Makati où une messe catholique était célébrée à un étage. C'était surréaliste car il y avait des magasins partout avec des photos sexy sur les vitrines. Je ne m'attendais pas à voir un office religieux dans un tel endroit. J'ai photographié cette scène et ensuite j'ai voulu savoir si la même chose se passait dans d'autres centres commerciaux.

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