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Libération
Interview

Phil Moore : «C’est précaire, je vis avec le minimum»

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Des photographes témoignent de l'évolution de leur métier.
Rebelle lybien à un checkpoint de Ras Lanouf, survolé par des avions de l'armée, en mars 2011. (Photo Phil Moore)
publié le 18 octobre 2013 à 19h46

Phil Moore, 31 ans, britannique, installé à Nairobi (Kenya). Conflits couverts : Révolution libyenne, guerre de Syrie, république démocratique du Congo, Somalie. Employeurs : Indépendant, mais travaille régulièrement à l'Agence France-Presse (AFP).

«J’ai toujours voulu être une source d’information, la photographie s’est imposée à moi comme ça, un mélange d’envie d’être journaliste et de présenter l’info en images. J’ai appris ce métier seul. Un jour, on m’a parlé d’un stage possible dans une chaîne de télé, à Nairobi. Alors je suis parti, par mes propres moyens. Et, au lieu de mettre trois mois, j’en ai mis dix : j’ai quitté l’Angleterre en octobre 2009 et je suis arrivé à Nairobi en août 2010. J’ai d’abord passé trois mois en Syrie ; ce pays et son peuple m’ont beaucoup plu et j’ai eu envie d’apprendre l’arabe à l’université de Damas. Puis je me suis arrêté en Palestine, au Liban, au Soudan. Je prenais des photos de voyage. Arrivé à Nairobi, plus de stage…

«Début 2011, je suis parti pour le Sud-Soudan couvrir le référendum sur la sécession. J’y ai passé quatre mois, c’était formidable d’assister à la naissance d’un Etat et j’ai pensé que ce travail m’aiderait à me faire un portfolio pour vendre mes photos. J’ai pu assez bosser pour couvrir toutes mes dépenses et pouvoir partir ailleurs.

«Les combats les plus violents que j’ai vécus, c’est en Libye. Deux grands photographes que je venais juste de quitter y ont été tués, cela m’a fait un choc. Je me suis demand