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Libération
Interview

Don McCullin : «Maintenant, il faut en plus s’inquiéter des kidnappings»

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Des photographes témoignent de l'évolution de leur métier.
publié le 18 octobre 2013 à 20h36

Don McCullin, 78 ans, britannique. Conflits couverts : Guerres civiles au Congo et à Chypre (prix World Press Photo de 1964), guerre des Six Jours, guerre du Biafra, guerre du Vietnam, guerre du Cambodge, guerre du Liban, guerre du Salvador… Employeur : Dix-huit ans au Sunday Times Magazine.

«Je suis retourné pour la première fois dans une zone de guerre récemment, en Syrie, alors que je n’avais pas couvert de conflit armé depuis neuf ans. Et avant même d’avoir mis le pied sur le sol syrien, à la frontière turque, j’ai été confronté à ce qui est devenu un problème majeur dans notre profession : le risque d’enlèvement. On recense aujourd’hui 17 journalistes et photographes disparus en Syrie, un chiffre inacceptable, aberrant. Lorsque j’ai commencé, on avait deux préoccupations : rester en vie et rendre compte de ce qui se passait. Maintenant, il faut en plus s’inquiéter des kidnappings. Et si l’on s’inquiète trop pour soi-même, on travaille moins bien. A Alep, j’avais toujours un œil sur ce qui était en train de se passer derrière mon dos, j’avais le souci de ne pas froisser les extrémistes religieux, qui ont également rendu les choses très compliquées… (photo ci-contre : AFP)

«Le problème aujourd’hui au Moyen-Orient, c’est que les choses tournent vite très mal. C’est pour cela que je n’ai pas croisé énormément de photographes là-bas, une demi-douzaine à peine. Et aussi parce que cela coûte bien plus cher pour les journaux d’envoyer des photographes, l