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Libération

Robert Capa, mythe déclencheur

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L’icône romantique, incarnation du photojournalisme de guerre, est née il y a cent ans.
Soldat américain, le 16 juin 1944 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans la Manche. (Photo Robert Capa. International Center of Photography Magnum Photos.)
publié le 18 octobre 2013 à 19h46

Robert Capa (1913-1954, photo Collection Capa. Magnum Photo) a sorti le photojournaliste de l’anonymat. Il lui a donné un nom, un visage, une âme, en quelque sorte sa carte d’identité pour l’éternité. Il est la référence absolue et bienveillante. D’où sa présence constante dans l’histoire si brève de la photographie car il incarne au plus près, pas forcément au plus juste, le mythe du correspondant de guerre. Sa bravoure, sa virilité, son intuition, comme les risques du métier, puisqu’il saute sur une mine le 25 mai 1954, en Indochine (actuel Vietnam), au sud-est de Hanoi, alors qu’il y remplace à l’improviste l’un de ses collègues du magazine

Life

. Devenu citoyen américain en 1946, il est enterré près de New York, au cimetière d’Amawalk.

Flasque. Robert Capa est né Endre Ernö Friedmann le 22 octobre 1913 à Budapest, dans une famille de la petite bourgeoisie juive. Repéré pour ses activités gauchistes contre l'amiral Horthy, il doit quitter la Hongrie pour Berlin en juillet 1931, puis à l'été 1933, fuyant le nazisme, il arrive à Paris. C'est là qu'avec sa compagne Gerda Taro, elle-même photographe, ils inventent le pseudonyme Robert Capa (peut-être en hommage au cinéaste Frank Capra), plus à même de leur faciliter l'accès aux journaux. Quatre syllabes musicales qui claquent comme un drapeau rouge et conviennent à ce joueur de poker au sourire angélique et au physique modeste, 1,62 m et des pieds de Cendrillon.

Il plaît aux femmes,