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photoreporters

Une profession qui souffre en freelance

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Autofinancement, revenus aléatoires… La précarité des photoreporters augmente.
A Alep en 2012. Photo tirée de la série de l'Italien Fabio Bucciarelli, lauréat du prix Bayeux des correspondants de guerre. (Photo Fabio Bucciarelli. AFP)
publié le 18 octobre 2013 à 20h36

Il fut un temps glamour et fantasmé où «on pouvait rester des jours à côté de la piscine en attendant la libération d'un otage : c'était OSS 117 !» rigole Patrick Baz, chef du département photo de l'AFP pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, freelance dans les années 80. Un temps où les photos de presse étaient argentiques, envoyées par bélinographe ou rapportées à Paris par un passager chopé à l'aéroport. C'était un temps où le métier était très bien payé.

Le contraste est d'autant plus fort. «Aujourd'hui, c'est un virage à 180 degrés, raconte Baz. Quand j'ai commencé, il n'y avait pas le numérique, il n'y avait pas les réseaux sociaux, il n'y avait pas de téléphone portable.» Mais il y avait des gros budgets alloués au reportage. Aujourd'hui, les clichés peuvent être envoyés aux rédactions en temps réel, mais la grande majorité des reporters photo qui vont sur des terrains compliqués sont freelance, payés à la journée ou à la pièce. Et, pour ceux-ci, travailler uniquement pour la presse relève du miracle. «Du privilège», garantit le jeune photographe Corentin Fohlen, 32 ans, qui estime à 80% ses revenus issus de la presse. Le reste provient de l'édition et de commandes d'ONG. «Mais mon cas n'est pas représentatif : j'ai des confrères qui font beaucoup de corporate», des photos pour des entreprises. Il existe également quelques puristes, «qui ne font que de la pr