L'an dernier, le Belge Gaël Turine, photographe de l'agence Vu, figurait dans la sélection de la 1re édition du festival Photoreporter. Parmi la quinzaine de sujets présentés en 2012, le sien faisait partie du haut du panier : une plongée assez dure, en noir et blanc, le long des 3 200 kilomètres du «mur de la honte» (en réalité une simple clôture par endroits), érigé dès 1993 par l'Inde pour séparer le pays de son voisin, le Bangladesh. Un secteur surveillé de près par les troupes indiennes où les exactions (arrestations violentes, tortures, exécutions sommaires), rarement sanctionnées, sont fréquentes (on parle en moyenne d'une personne tuée tous les cinq jours, depuis cinq ans) et où la corruption et les trafics sont amplifiés par une pauvreté endémique.
Cet été, Gaël Turine est revenu, seul cette fois, à Saint-Brieuc où il a présenté deux sujets consacrés à Haïti : Voodoo, sur les rites magiques, et Port au Prince, évoquant la situation de la capitale après le tremblement de terre. Il était à nouveau présent dans les Côtes-d'Armor pour l'ouverture de Photoreporter. Pas pour montrer des images, mais pour raconter les bénéfices qu'il estime avoir tirés de sa présence lors de l'édition 2012 :
«Avant Saint-Brieuc, j’avais proposé mon sujet, mais il n’a pas trouvé preneur. En gros, on m’expliquait qu’il concernait une région du monde qui n’intéressait personne. Après, je n’ai pas eu de retombées médiatiques immédiates. Mais grâce au festival, j’ai d