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Leiter, tout en couleur

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Reconnu sur le tard comme un pionnier, l’artiste américain est mort mardi à 89 ans.
«Taxi», 1957. Saul Leiter. (Photo Courtesy howard Greenberg Gallery. Galerie Camera Obscura)
publié le 28 novembre 2013 à 20h26

Saul Leiter aimait à dire : «Etre connu ne m'a jamais intéressé. Je préfère boire du café, écouter de la musique ou encore peindre.» Le photographe, né en 1923 à Pittsburgh, Pennsylvanie, s'est éteint mardi à New York à l'âge de 89 ans. Le nom de ce talent américain, connu pour ses clichés de mode, fut longtemps attaché à Harper's Bazaar, Esquire, ainsi qu'à d'autres magazines (Vogue, Nova, Elle) qui forgèrent sa réputation tout au long des années 60 et 70.

Fils d’un rabbin, Leiter néglige ses études de théologie pour se consacrer à la peinture - contre l’avis de sa famille. C’est Richard Pousette-Dart, peintre expressionniste abstrait, qu’il fréquentait alors à New York aux côtés d’autres artistes, qui le pousse vers la photo.

Tiroirs. A 24 ans, Saul Leiter découvre la «street photography», s'achète un Leica, et, en pionnier, se met à saisir la ville en couleur, alors que l'époque ne jure que par le noir et blanc. La photographie deviendra un boulot à plein-temps, grâce au Harper's Bazaar qui l'enrôle en 1958, mais il ne connaîtra réellement la gloire qu'à l'âge de la retraite. Ses travaux des années 50, étonnamment novateurs, étaient restés dans ses tiroirs. Et c'est dans les années 2000 qu'ils connaissent un regain d'intérêt. Ses premières photos en couleur seront exposées à la Howard Greenberg Gallery, à Manhattan, en 2006, et l'historien Martin Harrison lui consacrera cette même année un ou