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Expo

Panoramique sur l’Amérique du Sud

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A la Fondation Cartier, entre souvenirs, témoignages et combats, «America Latina» réunit 72 artistes, pour la plupart inconnus en Europe.
Pablo Ortiz Monasterio, «Volando Bajo», circa 1989. (Photo Collection Charles et Elvire Fabry. Courtesy Toluca Fine Art. Paris)
publié le 5 décembre 2013 à 17h06

Les veines de l'Amérique latine sont toujours ouvertes, mais à quoi ressemble le sang qui en jaillit depuis qu'il semble moins touché par ce qu'Octavio Paz appelait «l'infection idéologique» - qu'elle vienne de la gauche révolutionnaire ou de la droite bottée ? L'exposition monstre de la Fondation Cartier présente, à travers un demi-millier d'œuvres de toutes sortes, un panorama photographique et conceptuel de la vie de cet univers depuis un demi-siècle. C'est un épuisant kaléidoscope sur deux niveaux, un patchwork patrimonial proliférant comme l'Orénoque entre souvenirs, témoignages et combats.

La partie la plus militante, «Informer-Dénoncer», est au sous-sol - comme des prisonniers dans une cave. S’il excède toute capacité de digestion documentaire et esthétique, le parcours révèle quelques lignes de force. La «quantité» sud-américaine est ensorcelée par le kitsch, la violence et l’excès : plus le cadre qui la saisit est sobre et serré, plus le document y trouve l’espace de sa beauté - et de sa fiction. Il est souvent réduit à sa plus simple expression.

Dégringolade. Première qualité : donner à voir le travail de photographes qui, pour l'essentiel, sont inconnus ici. La plupart sont nés après la génération du «boom», du Che et des géants photographiques, de Manuel Alvarez Bravo à Sergio Larrain. Le plus jeune des soixante-douze artistes exposés, Iñaki Bonillas, est né en 1981 à Mexico. Il installe des cartes de visite, vraies o