Elle risque, en théorie, jusqu'à plusieurs années de prison. Pour avoir embrassé un jeune policier antiémeutes, l'étudiante milanaise Nina de Chiffre est aujourd'hui dénoncée pour outrage à agent et violence sexuelle. «Si moi j'arrive et que d'un coup je l'embrasse sur la bouche, ne considérera-t-on pas que c'est un délit ?» a expliqué Franco Maccari, le secrétaire général du syndicat de police Coisp pour justifier sa plainte contre la jeune manifestante.
Agée de 20 ans, Nina de Chiffre était venue protester, le 16 novembre, contre le projet de liaison TGV entre Lyon et Turin qui provoque depuis des années la mobilisation d'une partie de la population de la vallée de Suse, soutenue par des groupes alternatifs. Il n'est pas rare que de durs affrontements éclatent sur place entre les manifestants et les forces de l'ordre.
Sabotages, menaces et risque terroriste
Récemment, des entrepreneurs qui travaillent pour le percement du tunnel entre la France et l’Italie ont été victimes d’opérations de sabotage et des journalistes ont été sérieusement menacés. Au point que le parquet de Turin a multiplié les perquisitions et procédé à diverses interpellations. Le procureur Giancarlo Caselli, qui a combattu les Brigades rouges et la mafia, évoque aujourd’hui le risque d’une dérive terroriste parmi les militants qui s’opposent au chantier du TGV (TAV en italien).
Dans ce contexte, le geste de Nina