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Ryan McGinley, ados adorés

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Inspirés par une jeunesse nue qui s’éclate dans la nature, les grands formats de l’Américain sont à l’honneur à la galerie Perrotin, à Paris.
«Astral (Laggoon)», 2013. (Photo Ryan McGinley. Courtesy Galerie Perrotin)
publié le 22 décembre 2013 à 17h06

Vues dans les musées d'art contemporain, dans les pages du New York Times ou ailleurs, les photographies de l'Américain Ryan McGinley fascinent. On plongerait volontiers dans le miroir rose de ces fragments de fantasme à l'état pur : des corps d'adolescents minces et nus, une palette de couleurs pastels, des escarbilles de lumière irisée, une nature soyeuse, des forêts comme des backrooms, des cavernes baroques, tout y respire la vie avec l'intensité dramatique d'un rêve éveillé.

Depuis sa première exposition dans un immeuble désaffecté de Manhattan, en 2000, sa peinture de la génération du 11 Septembre s'est imposée dans la tradition américaine de la «teen photography» (lire ci-contre). A la Fiac, cette année, il y avait peu de photographes, et l'on ne pouvait dès lors manquer l'immense tirage rose et beige du jeune Américain, Sand Rollers - une vue du dessus de deux corps nus dans le sable - sur le stand de la galerie Emmanuel Perrotin. Jusqu'au 11 janvier, la même galerie consacre tous les murs de son espace, rue de Turenne, à Paris, à des photographies prises cet été sous le titre «Body Loud». L'occasion de faire le point sur son parcours.

Né en 1977 dans une famille nombreuse de Ramsey, un bled du New Jersey, Ryan McGinley est le plus jeune de huit enfants. Après avoir perdu un frère, mort du sida, il part pour l'East Village new-yorkais, où, jeune skater, sa vie se met à ressembler à celle des adolescents de Kids, le film de Larry Clar