Google et sa succursale Google Maps sont parfois bien commodes pour situer le problème. En l'espèce adéquate, vu d'avion, l'aéroport archi-international de Ciudad Real en Espagne qui, bien qu'équipé de pistes de plusieurs kilomètres de long et de bâtiments conséquents, hurle bien au-delà des nuages qu'il est totalement désert du moindre zingue. Et pour cause. Entre Madrid et Cordoue, l'aéroport de Ciudad Real fait partie des nombreuses infrastructures dont les ruines industrielles, faute d'emploi, hantent le paysage espagnol. «Cet établissement a été fermé ou a été transféré», indique le sibyllin Google. En vérité, il n'a pratiquement jamais fonctionné et, à défaut d'un quelconque trafic aérien, vient d'être mis en vente pour 100 millions d'euros, soit à peine 10% de son coût initial. C'était en 2003, au temps merveilleux du boom immobilier d'Espagne, où la moindre région, après avoir achevé le bétonnage complet du littoral méditerranéen, commandait à tour de bras des boursouflures de cette espèce censées signifier leur importance : centre commercial, complexe sportif, business center et autres aéroports «internationaux» donc, parfois situés à moins de 100 kilomètres les uns des autres. D'où, ô surprise !, le déballonnage de l'enflure et, à partir de 2008, les faillites généralisées.
Cette photographie de l'aéroport de Ciudad Real, qui se prévoyait comme le plus important d'Europe, cadre une passerelle inachevée. On dirait un couloir de la mort, une salle des pas déf