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Libération
Critique

Les X.noiseries de Ren Hang

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La Nue galerie de Pantin présente l’œuvre provocante de l’artiste chinois de 26 ans, qui aborde notamment l’homosexualité, un sujet tabou dans son pays.
Dans l'exposition «la Chine mise à nu(e)», plein de petites touches rouges parsème les images de Ren Hang, en clin d'œil à un pays en mutation. (Photo Ren Hang. Courtesy Nue galerie)
publié le 26 janvier 2014 à 17h06

En Chine, quand deux amoureux se marient, les parents glissent tout au fond de la valise de la jeune femme, cachée sous des piles de linge et de vaisselle, une image érotique afin de faire l’éducation sexuelle des futurs époux. Hormis cette tradition, les images sexy n’ont pas leur place dans un pays conservateur.

Les photographies de Ren Hang, 26 ans, apparues dans l'exposition «Fuck off 2», dirigée par Ai Weiwei, propagées sur les blogs et publiées dans des revues pointues (comme l'Imparfaite), sont comme des petites grenades dégoupillées. Gracieuses, érotiques, ludiques et provocantes, elles sont d'autant plus subversives qu'elles lèvent un tabou, celui de l'amour gay.

Espiègle. Dans ces mises en scène, les femmes s'embrassent, se mordent les tétons, les hommes se bécotent et montrent leurs fesses, dans une gymnastique anodine de corps jeunes et souples. On assiste, dans une joyeuse ambiance, au bal des corps libres et offerts avec élégance. C'est cru mais délicat. «Je ne planifie pas mes prises de vue», racontait le jeune photographe, une semaine avant son vernissage à la Nue galerie de Pantin. «Quand on est nu, tout est plus naturel. Au départ, j'ai photographié mes amis qui se sont petit à petit déshabillés. Aujourd'hui, les gens m'envoient leur CV. C'est en fonction des modèles, on discute et on fait les choses ensemble.»

Ren Hang explique s’être mis à la photo parce qu’il s’ennuyait pendant ses études de c