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«Small Stories», l’œil de Lynch

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Le cinéaste américain expose ses images en noir et blanc, teintées d’onirisme, à la MEP à Paris.
«Interior #4», 2013 présenté à la MEP (Photo David Lynch. Courtesy Galerie Item)
publié le 30 janvier 2014 à 17h36

Arrivé la veille à Paris, en provenance de Los Angeles, David Lynch découvre «Small Stories», son exposition à la Maison européenne de la photographie (MEP). Tout lui plaît, l’accrochage, la qualité des tirages gélatino-argentiques sur papier baryté, leur format (80 x 90 cm) et même ce rouge cardinal qui orne quelques murs et brise la perspective du regard. «Fantastique», répète-t-il, en fermant parfois les yeux et en les ouvrant très vite, comme s’il rêvait. Il a la distinction de Nicolas de Staël, sa silhouette légèrement penchée et un air émerveillé quand il allume une cigarette «naturelle, que du tabac», qu’il laisse fumer entre ses doigts telle une bougie.

Rockeur. David Lynch vient d'avoir 68 ans et sa mèche de rockeur à la Ricky Nelson, sur une coupe asymétrique, atteste de son goût pour la précision. Nul signe ostentatoire de richesse hollywoodienne, mais un uniforme classique en noir et blanc, chemise blanche boutonnée, pantalon gris clair, pardessus noir.

David Lynch a eu carte blanche et trois commissaires ont veillé sur lui, Patrice Forest, Jean-Luc Monterosso, Pierre Passebon. Les 55 photographies présentées à la MEP ont toutes été conçues en 2013. Aucune ne ressemble à celles déjà montrées au Printemps de Septembre, à Toulouse en 2001, ou en 2007 à la Fondation Cartier pour l'art contemporain, lors d'une rétrospective éblouissante, «The Air Is on Fire». Là, à la MEP, aucun instant plus ou moin