Cette charmante enfant n’est pas qu’une petite fille. Elle est aussi postulante d’un concours de beauté réservé aux moins de 13 ans. Une mini-miss en somme. A ne pas confondre avec Minnie, la meuf à Mickey. Quoique ? Car travestie en quelque chose qui hésite entre les invendus du sapin de Noël et les éliminatoires pour un Holiday on Ice junior, cette très jeune fille ne ressemble pas exactement à l’idée que l’on se fait d’une très jeune fille, mais s’accorde par contre au concept de poupée vivante qui dit oui aux fantasmes «gloire et beauté» de ses parents.
Pauv’gosse, se dit-on. Ce qui est satisfaisant pour le confort moral mais totalement insuffisant pour comprendre un certain nombre de cailloux dans la chaussure des idées reçues. Par exemple, loin du cynisme et de la dérision, la question de la socialisation permise par ce genre de manifestations. C’est la fête à la misère morale et à quelques aberrations mentales encouragées par le tout-venant de la télé qui exalte les valeurs censément éternelles de la féminité en bikini XS.
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Mais, sauf à glisser un doigt (voire deux) dans le corps social pour en mesurer la température, que sait-on des effets distillés par ce genre d'étrange bien commun ? Ce que Michel de Certeau, dans l'Invention du quotidien, appelait la valeur d'usage. Certes, il est visible dans cette pauvre image que la conformation fait rage, encouragée par un marketing des corps tout aussi mordant. Mini-miss ou maxi-pute ? Il est tout aussi lisible que quel