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Libération
Afrique du Sud

Ponte City, tour d’horizon

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A Paris, le Bal expose cinq ans d’enquête visuelle des artistes Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse.
Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse ont arpenté de 2008 à 2013 les 54 étages de la tour de Johannesburg. ( Photo Magnum)
publié le 14 février 2014 à 19h36

Ne comptez pas sortir au bout d’une demi-heure, mains dans les poches, avec la satisfaction d’avoir savouré le dernier spot présenté au Bal, à Paris. Préparez-vous à comprendre comment Ponte City, la tour la plus haute du continent africain lors de sa construction, entre 1971 et 1976, a pu symboliser l’attraction d’une métropole, Johannesburg (Afrique du Sud), l’urbanisme de l’apartheid, et puis, progressivement, l’euphorie d’un désastre annoncé. Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse ont travaillé pendant cinq ans sur Ponte City, et décidé d’une typologie visuelle à même de synthétiser son histoire. L’exposition exige du temps, aussi une certaine patience, tant les deux artistes, multipliant les sources, ont développé les points de vue.

Il s’agit pour eux d’être là, au cœur de l’action et dans les coulisses, non pas figurants mais témoins d’un réel qu’ils questionnent et épuisent jusqu’à satisfaction, peut-être dans la perspective que soient relevées les erreurs passées. Nous voici face à une génération en quête d’une esthétique flexible, pas forcément harmonieuse, et qui ne se contente pas d’une image unique, fût-elle percutante. Le moment décisif cher à Henri Cartier-Bresson paraît ici d’un autre siècle.

Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse pactisent avec leur sujet, se nourrissant de toute contradiction et de toute rencontre. Ils documentent le visible et guettent l'invisible. Ils recueillent des bouts de papier qui trahissent des bouts de vie, ainsi celle de Kabangu, ap