C’est un tic commun à Sarkozy et Poutine quand ils paraissent en public. La main droite levée. Cet automatisme s’adresse aux photographes voulant leur tirer le portrait. Ce qui peut signifier une cavalcade polysémique.
La plus sympathique des hypothèses serait celle du signe de reconnaissance et de familiarité : coucou, c’est toi ? Hou hou, c’est moi ! Mais quand on sait à quel point Sarkozy ne considère les photographes qu’à condition qu’il puisse en abuser, voire les abuser (la paparazzisation volontaire de sa romance avec Bruni), on doute que le lien par la main soit amical. La piste d’une défiance est plus empruntable. Genre : doucement les basses (et le téléobjectif), je reconnais bien volontiers que je suis une superstar hyperintéressante, mais n’abusez pas de mon image et de ma patience pour aggraver le complot médiatique fomenté par ces ordures de journalistes au service de ces fumiers de l’Elysée.
A ce titre, le court métrage «la Main levée» pourrait être la bande-annonce du long métrage «Ma main dans ta gueule». Dernière piste : le geste du gars tout simple, du timide, du réservé, façon : «Non, je vous en prie, c’est trop d’honneur que vous me faites, pourquoi moi ?» Cette supputation d’un Sarkozy modeste est instantanément dissoute et disqualifiée par une tornade de rires. Certes, mais puisque tous les coups lui sont permis, on ne peut pas écarter que Sarkozy puisse s’hystériser en humble, au terme d’une sorte de métamorphose de «Touche pas à mon pote» en «Me touche