Menu
Libération
grand angle

Grèce : métèques, Attique et troc

Article réservé aux abonnés
Dans les bas-fonds d’Athènes et du Pirée, le photographe Didier Ben Loulou a saisi les corps, les regards et l’énergie de migrants du monde entier.
publié le 1er avril 2014 à 18h06

Ce qu'on voit d'abord sur ces photos de Didier Ben Loulou, ce sont des corps, et parfois des regards, d'hommes, de femmes, d'enfants, souvent marqués ou abîmés. Et derrière ces corps, si on regarde bien, on voit aussi la Grèce. Sur l'une de ces images (photo 1), derrière un homme dont on ne distingue pas la couleur de peau, sombre, peut-être noire, apparaissent des colonnes vieilles de deux mille ans. Sur une autre (3), prise dans le centre d'Athènes, une inscription en grec… perdue au milieu d'autres en thaï, ourdou et chinois. L'homme qui passe devant le mur peint de sacs est un Grec qui a connu un pays différent. «Les Grecs ont d'abord bien accueilli les immigrés, ce sont eux-mêmes des voyageurs. Et maintenant, ils ont Aube dorée», dit Ben Loulou. Il y a aussi, dans un petit campement rom (8) - une voiture, une baraque -, une vieille femme qui balaie, «un geste un peu absurde, on ne sait pas quelle différence ça fait au milieu de toutes ces immondices» avec, au fond, le bleu éblouissant du ciel et de la mer, «un paysage de l'Attique, censé être le paradis sur terre».

Didier Ben Loulou, qui travaille depuis longtemps sur les villes de Méditerranée (Jérusalem, Palerme, Salonique, Marseille), est allé à Athènes entre 2006 et 2009, «un peu avant la crise qui a mis la Grèce à genoux. Je pressentais le malaise économique, le rejet des immigrants».

DVD porno, ventilo

Il a beaucoup travaillé au Pirée, le port de la ville, à 5 km du centre