Photographe britannique basé à Istanbul, Bradley Secker a commencé à l'été 2013 à photographier ses premières «clés syriennes», alors qu'il couvrait la situation des réfugiés dans un camp proche d'Antakya, dans le sud de la Turquie. Sa série de photos baptisée «Syrian Nabka», toujours en cours, suit une idée simple : photographier uniquement des mains d'hommes, femmes et enfants syriens tenant la clé de leur maison perdue. Le fond est noir, la lumière naturelle. Quelques éléments de légende, toujours les mêmes : le prénom, l'âge, la ville, le temps écoulé depuis que la personne photographiée a dû quitter son toit et, en quelques mots, ce que représente pour elle l'idée de «maison».
«J'ai cherché comment donner à voir cette catastrophe humanitaire d'une façon plus intimiste, mais aussi plus digne, moins victimisante pour les personnes photographiées», explique le photographe. Il pense alors à la nakba et à ces Palestiniens qui, expulsés en 1948 des territoires contrôlés par Israël, ont longtemps conservé la clé de leur maison perdue. Ces clés sont devenues le symbole de l'exode. «En parlant avec des Syriens, j'ai compris que beaucoup avaient gardé la clé de chez eux. La plupart ont vu leur maison détruite dans les bombardements. Ces clés, qui bien souvent n'ouvrent plus aucune porte, c'est tout ce qui leur reste.»
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