Il aura donc fallu en avaler des kilomètres d’éditos plus entortillés que des spaghettis trop cuits sur le thème «au Brésil la fête aura lieu mais…» «Mais…», c’est-à-dire hors foot, car là, on déconne plus, parfois même on arrête de penser, car on est entre mâles rugissants sur la brèche du moindre bobo affectant les stars : et tu vois pas que Benzema se retourne un ongle ou que Ronaldo ne digère pas son Flanby ?
Et qu'on ne vienne pas nous tanner en contre-feu pénible avec des pédés, des gouines ou des femmes archi-hétéros qui, le temps d'un Espagne-Chili, mutent eux aussi en VRP chez Kronenbourg. Mais… donc. Un «mais» qui pèse des tonnes puisqu'il concerne le reste du Brésil, mais dont on peut présumer que, pendant le temps de la ba-balle, il a la légèreté d'un poids plume. Quant aux manifestants et autres protestataires brésiliens qui ont bien raison de profiter de l'exposition du Mondial pour faire entendre leur filet de voix entre deux bombardements de lacrymogènes, on a entendu, sortant parfois de bouches que l'on croyait amies : «Tu vois pas qu'ils viennent nous gâcher la fêêêêteu !» Sans parler de la tentative presque réussie d'étranglement, parce que, voyez-vous, on avait confondu Valbuena avec une nouvelle marque de fromage fondu.
Tous les jours du Mondial, dans Libération, le photographe Laurent Monlaü regarde ailleurs, regarde «mais…» Ici, deux écoliers de Vera Cruz sur l'île d'Itaparica qui, contrairement à leur apparence assez déconnante, sont s