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Testino à Paris, c’est le Pérou

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Le travail du photographe de mode andin est exposé à la galerie Yvon Lambert.
«Caporal de la danza Auqua Chilrno y su dama, provincia de Paucartambo», Cusco, Peru, 2012.
publié le 27 juin 2014 à 18h56

Mario Testino est l’ami de Gisele Bundchen, la Brésilienne qui fait du yoga entre deux shootings. C’est son destin : rendre encore plus désirables les top-models de la planète, en surfant même sur la vulgarité, car la mode se fiche de la vertu. Tout lui est permis, les outrances comme les faux-pas. Testino n’est pas un idiot, il connaît par cœur ses classiques, lui qui a fréquenté les meilleures écoles du Pérou, son pays natal. Qu’il a quitté il y a trente-trois ans pour tenter sa chance en Europe (études à Londres, etc.). Bingo, le voici en haut de l’affiche. Et même sur les murs de la galerie Yvon Lambert, à Paris, c’est dire le grand écart.

Il y expose trente-cinq images sous un seul titre, «Extremes». Sous la verrière, sont rassemblées les photos de mode, avec Gisele, donc, la sublime Carolyn Murphy et pas mal de beaux gosses, qui s'imaginent souvent en filles, hauts talons, rouge à lèvres et jambes poilues, un classique du XXIe siècle.

Hors le côté gluant de l’hédonisme (les diamants avec un plat de frites rappellent Helmut Newton et son poulet rôti), il y a là, dans ces faux-semblants, matière à divertir et à réfléchir aussi.

Les jeunes gens, qui rentrent timidement dans la galerie et s’étonnent que l’entrée soit gratuite, regardent attentivement ces mises en scène, scotchés à ces images-biberons. Testino pourrait être leur père (il est né à Lima le 30 octobre 1954), il est à son tour devenu un modèle. Parfois, certains voient en lui un nouveau Cecil Beaton 2.0