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L’instant d’après

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Hébétés ou habités, vidés ou tendus… Le photographe Grégoire Korganow a saisi les interprètes après la représentation à Montpellier Danse. Un moment de transition et de vulnérabilité.
Daniela Neugebauer, «Atomos», de Wayne McGregor. (Photo Grégoire Korganow)
publié le 9 juillet 2014 à 18h06

Les photographies sont accrochées à même la pierre, sous les arcades du cloître de l'Agora, la cité internationale de la danse de Montpellier. Elles donnent à voir la danse par l'immobilité. Sur fond noir, le photographe Grégoire Korganow (reporter pendant dix ans à Libération) a saisi cet instant plein, «épais», comme le définit le chorégraphe Matthieu Hocquemiller, où le danseur sort de scène. Il n'avait jamais travaillé sur cet univers et, pour une première, au cœur du festival Montpellier Danse qui invite chaque année un photographe, c'est une réussite.

Grégoire Korganow, qui avait déjà fréquenté les coulisses du monde de la mode, a visé juste. Avant de photographier chaque soir les danseurs à la fin des représentations du festival, il s'interrogeait : «Que capterai-je, cette fois : le corps-chute ? Le corps-outil ? Le corps ordinaire ?»

Qing Wang, «Genesis» de Sidi Larbi Cherkaoui et Yabin Wang. hoto Grégoire Korganow

Finalement, rien de tout cela. La série «Sortie de scène» - de grands portraits (2,10 m par 1,40) dans le cloître et des plus petits (1,20 par 1,80) au centre chorégraphique national, sur le même site - n’est pas un catalogue, mais une sorte de chorégraphie qui réunit des interprètes comme s’il s’agissait d’une nouvelle compagnie. Travail sur l’espace qui sépare les corps et sur le temps, ici suspendu, comme le «ET», le temps fort de la danse (ET un, ET deux). Ce qui correspond au sujet : ce moment si particulier où l’interprète qui