Cinquante photographies, pour résumer treize ans de travail. C'est le casse-tête qu'a tenté de résoudre Christophe Bourguedieu pour la rétrospective - un «état des lieux - qui lui est consacrée à Cherbourg (Manche), au centre d'art Le Point du jour. Il dit, cinquantenaire réservé et prudent : «On a rangé en éludant le vrac et le déballage. Avec un trio de codirecteurs du Point du jour qui sont mon regard complice depuis bien longtemps.» Et en évitant la chronologie, bien que les photographies soient extraites de «Tavastia», récit d'une virée estivale en Finlande (1998-2000), d'«Eden», «paradis» localisé quelque part entre Arizona et Californie (2000-2002), des «Passagers», traversées dans l'ouest de l'Australie (2005-2006), de «Marseille» (2009-2010) et de «la Montagne», «portrait» de Clermont-Ferrand (2011).
Série: «Marseille», 2009-2010.
A chaque étape de ses fuites («ne pas rester, de peur d'y rester»), Bourguedieu s'organise en triptyques : paysages désertés, objets isolés, personnes seules. «Ce qui m'intéresse, c'est le motif, qui peut être un petit détail, comme le sommet du crâne d'un petit garçon, ou une grande maison en bois qui, plein cadre, devient tout le motif.» Quand on lui fait part d'un sentiment funèbre qui hante ses images, Christophe Bourguedieu réfléchit longtemps et rectifie : «C'est plutôt une manière de se fixer sur les détails, qui peut engendrer une certaine mélancolie quand elle mute en recherche obsessionnelle de ce qu'