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Témoignage

Gaza : «C'est du journalisme kamikaze de photographier ce conflit»

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En poste à Gaza depuis le début de l'opération israélienne «bordure protectrice», le 8 juillet dernier, le photographe de l'AFP Thomas Coex décrit les conditions extrêmes dans lesquelles les journalistes couvrent ce conflit.
Peu après une frappe israélienne à Gaza, le 12 juillet. (Photo Thomas Coex. AFP)
publié le 1er août 2014 à 17h06

«Nous sommes issus de pays différents mais tout le monde partage ce sentiment de peur», explique Thomas Coex à propos de ses collègues journalistes à Gaza. Bien qu'il soit conscient de bénéficier d'un certain confort dans sa chambre d'hôtel, il raconte que personne ne se sent en sécurité nulle part dans l'enclave palestinienne. «Il n'y a aucun endroit dans la bande de Gaza où nous soyons sûrs qu'aucun missile ne sera tiré», explique-t-il, se remémorant la mort de quatre enfants, tués par un missile alors qu'ils jouaient sur la plage, à cent mètres à peine de l'hôtel des journalistes étrangers.

Il ne reste plus que des villes fantômes à Gaza. Toutes les rues sont vides et cela complique considérablement les déplacements : «le moindre véhicule qui circule – qu'il porte le badge télé ou non – est immédiatement repéré par les drones israéliens et devient une cible potentielle», explique le journaliste. Difficile, en effet, de couvrir pleinement un conflit sans pouvoir se déplacer. «Même en circulant à bord de la voiture blindée de l'AFP nous prenons des risques. Si un missile lui tombe dessus, elle s'ouvre comme une boîte de conserve», ajoute-t-il. Face aux armes lourdes utilisées, obus et mortiers, les gilets pare-balles que portent les reporters sont bien dérisoires.

«Même un cimetière n'est pas une zone sûre»

Thomas Coex confirme que «chaque partie a sa vision du con