«Nous sommes issus de pays différents mais tout le monde partage ce sentiment de peur», explique Thomas Coex à propos de ses collègues journalistes à Gaza. Bien qu'il soit conscient de bénéficier d'un certain confort dans sa chambre d'hôtel, il raconte que personne ne se sent en sécurité nulle part dans l'enclave palestinienne. «Il n'y a aucun endroit dans la bande de Gaza où nous soyons sûrs qu'aucun missile ne sera tiré», explique-t-il, se remémorant la mort de quatre enfants, tués par un missile alors qu'ils jouaient sur la plage, à cent mètres à peine de l'hôtel des journalistes étrangers.
Il ne reste plus que des villes fantômes à Gaza. Toutes les rues sont vides et cela complique considérablement les déplacements : «le moindre véhicule qui circule – qu'il porte le badge télé ou non – est immédiatement repéré par les drones israéliens et devient une cible potentielle», explique le journaliste. Difficile, en effet, de couvrir pleinement un conflit sans pouvoir se déplacer. «Même en circulant à bord de la voiture blindée de l'AFP nous prenons des risques. Si un missile lui tombe dessus, elle s'ouvre comme une boîte de conserve», ajoute-t-il. Face aux armes lourdes utilisées, obus et mortiers, les gilets pare-balles que portent les reporters sont bien dérisoires.
«Même un cimetière n'est pas une zone sûre»
Thomas Coex confirme que «chaque partie a sa vision du con