A propos de l’expansion prodigieuse des images à travers ce qu’on appelle les «réseaux sociaux», des effets de cette prolifération, surtout lorsqu’elle est liée à ce qu’on appelle encore les «guerres» qui ravagent notre monde et qu’elle induit des bouleversements dans ce qu’on appelle encore «la presse». Je souligne trois singularités de langage car elles témoignent d’un décalage remarquable (dont il y aurait bien d’autres exemples) entre le lexique disponible et les réalités à nommer. Ce décalage n’est pas étranger au sujet à traiter.
- «Réseaux sociaux» suppose que «social» n’a aucun autre sens déterminé que celui de «groupe de communication». Car si on le voulait distinct de «politique», «religieux» ou «communautaire», on serait bien sûr très loin du compte : toutes ces catégories, avec d’autres, sont à l’œuvre dans l’activité de ces réseaux.
- La «guerre», pour sa part, est un terme dont l’acception classique, liée aux Etats souverains et au droit public, n’est pas recevable pour les opérations de polices ou de milices (différence souvent confuse, comme celle entre civils et militaires) dont il s’agit aujourd’hui.
- La «presse», enfin, non seulement n’est plus exclusivement imprimée comme le voudrait son nom, mais est débordée par des flux d’information et de réflexion qui coulent de toutes parts, plus pressés qu’elle et plus qu’elle indéfiniment multipliés, disséminés et diffractés.
Tendanciellement, ces trois registres ne sont que des modes, en incessante transformation, d