«Anne est une photographe primée qui a été publiée dans le New Yorker, Vanity Fair, le New York Times, mais aussi, en France, le Monde et Libération. Aussi bien capable de déceler les sourires secrets que les détails saugrenus et les effusions de joie propres à chaque mariage, Anne cherche et capture ces éléments qui rendent tout mariage unique. Exercé sur plus de deux décennies, son œil aiguisé saisit la beauté de l'événement.» A supposer qu'il n'existe pas de sotte manière de pratiquer la photographie (hormis la mode du selfie consommé à haute dose), voici comment l'Américaine Anne Rearick, qui réside dans la ville portuaire de Gloucester, dans le Massachussets, se vend sur son site : en vantant sa capacité à immortaliser la pompe des cérémonies ultracodifiées d'une population blanche et friquée, qui, de château en yacht-club ou domaine viticole, se dit oui pour la vie.
A des années lumières - et plusieurs milliers de kilomètres - de cette vision immaculée de la béatitude, c’est pourtant une toute autre facette du talent d’Anne Rearick qui sera montrée dès la fin du mois au festival Visa pour l’image de Perpignan : «Chroniques d’un township» (titre réducteur, car il y en a plusieurs de visités) couvre en effet tout le temps passé à partir de 2004 par l’Américaine à cerner au plus près la réalité d’une société sud-africaine qui, bien qu’officiellement délestée du joug de la ségrégation raci