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TRIBUNE

Najat l’acrobate

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Najat Vallaud-Belkacem visite une école élémentaire de Gennevilliers, le 3 septembre. (Photo Laurent Troude)
publié le 5 septembre 2014 à 18h46

Sur le blouson de l’enfant, sur l’écharpe de l’élu, sur les dossiers serrés sur la hanche d’un homme décapité par le cadre, c’est partout le tricolore qui domine. Peut-être comme un lapsus républicain et laïque à l’heure où Najat Vallaud-Belkacem s’imprègne de sa nouvelle fonction de ministre de l’Education nationale sur le terrain d’une école élémentaire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) visité mercredi.

Ce qu’on se dit tout de suite : qu’est-ce qu’elle est belle, Najat Vallaud-Belkacem, sauf son respect, étant entendu que son physique n’a rien à voir avec ses compétences présumées. Mais tout de même, étant donné les tombereaux de cochonneries racistes (pour rester poli) que, après Christine Taubira, elle endure, ça vaut le coup d’insister : quelle classe et quel honneur pour notre vieille France que cette «Franco-Marocaine», comme dit la presse d’extrême droite pour la fustiger et, pense-t-elle, la salir, soit la première femme ministre de l’Education nationale.

Enfant de l'immigration, Vallaud-Belkacem, qui n'a jamais fait de ses origines un étendard, est aussi et surtout (belle) fille de la République. Qui n'a besoin de personne pour se défendre, puisqu'à la sortie du Conseil des ministres elle a cité Pierre Desproges : «C'est beaucoup plus économique de lire Minute que d'acheter Sartre. Pour le prix d'un journal, vous avez à la fois la nausée et les mains sales.»

Mais, plus que sa grâce évidente, ce qui intrigue dans son portrait en groupe, c’est son étonnante pos