Ça a pris du temps, mais trente-huit ans plus tard, c'est fait. En 1976, en effet, la charismatique Rika Zaraï lançait une invitation qui a enfin trouvé une réponse et un écho dans les chorégraphies contemporaines. Bref rappel hystérique : «Ce soir nous irons danser, sans chemise, sans pantalon.»
De fait, c'est désormais une orthodoxie qu'aux spectacles de la danse la plus expérimentale le mot d'ordre soit le même : tous à poil pour gigoter au poil. L'image ci-dessus le confirme, extraite de Faits (fragments de l'Illiade), spectacle de Daniel Jeanneteau actuellement visible dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon, et qualifié par notre chroniqueuse danse de «belle aventure théâtrale collective où les générations se mêlent». Ce qui est visible sur cette photographie où l'homme qui s'y démène a l'air jeune, en effet. Mais ce qui attire l'œil, c'est plutôt que ce jeune homme y soit cul nu. Joli cul d'ailleurs, mais là n'est pas tout à fait la question. Celle de son acrobatie est plus intrigante en ce qu'elle évoque à la fois la crise de tétanie et l'empyrée d'une séance de gymnastique Feldenkrais, l'une n'excluant pas l'autre. A moins que ce ne soit les gravats terreux sur lesquels il se roule qui provoque ce réflexe de se cambrer au maximum pour échapper à la caillasse blessante ? Quelle idée aussi, se dit-on, que de s'étiaffer sur un tel terrain désagréable, qui plus est sans une bonne vieille rabane de plage qui fasse tapis. Certes, mais c'