En imaginant, en 2009, un prix photographique, Edouard Carmignac était certainement à des années-lumière d’évaluer la somme de tracas qui en découlerait. A l’origine, l’individu gravite loin de la sphère artistique, lui qui dirige une société de gestion d’actifs financiers (objectif : chercher à enrichir les plus riches). Mais Carmignac aime la culture. Du moins à sa façon. Par exemple en fréquentant les foires d’art contemporain. En s’offrant, à prix d’or, un concert ultra sélect des Rolling Stones au Théâtre Mogador, à l’automne 2012. Ou en lançant ce prix Carmignac Gestion du photojournalisme, à nouveau dans le collimateur ces jours-ci!
Enigmatique. Chaque année, le prix se concentre sur une région du monde, assez chaude (mais pas au sens îles des Cyclades ou Costa Brava). Ainsi, après Gaza, le Pachtounistan, le Zimbabwe et la Tchétchénie, l'Iran était le dernier terrain de chasse en date. Un jury trié sur le volet (Sam Stourdzé, William Klein ou Christian Caujolle faisant foi) choisit sur dossier celui ou celle qui y effectuera un reportage. Début juillet, dans le cadre des Rencontres d'Arles, c'est le nom de la trentenaire Newsha Tavakolian, une Iranienne aguerrie (elle a déjà couvert la Syrie, le Yémen, le Liban…), qui est dévoilé, suite à son immersion dans la classe moyenne de Téhéran, réalisée entre décembre 2013 et avril 2014.
A la clé, une bourse de 50 000 euros, un catalogue et une exposition parisienne, dans le superbe cadre d