Indépendance ou pas, ils se souviendront longtemps du scrutin de jeudi. Pour la première fois, les jeunes Ecossais sont autorisés à voter dès 16 ans, résultat d’une demande des indépendantistes, qui comptent sur le oui des jeunes alors que les vieux, plus attachés aux liens avec l’Angleterre et préoccupés par les conséquences sur les pensions et l’épargne, sont plus réticents à larguer les amarres. Un fossé générationnel est apparu dans la campagne, au point que le camp du oui encourage les jeunes électeurs à aller déjeuner le dimanche chez leurs grands-parents pour les faire changer d’avis.
Lawrie MacKenzie, de Dalry (sud-ouest de l'Ecosse), votera non. Photo Craig Easton
Craig Easton, un photographe né à Edimbourg mais établi en Angleterre, aime mêler intimement portraits et paysages. Il est allé à la rencontre de ces nouveaux électeurs, de Glasgow à Aberdeen, des Shetlands à Edimbourg. Il a choisi des jeunes nés tous le même jour : le 18 septembre 1998. C'est-à-dire qu'ils auront tout juste 16 ans ce jeudi, jour du référendum. Le photographe leur a demandé d'écrire un court texte sur leur vote et leurs aspirations pour l'Ecosse. «Mon cœur dit oui, mais ma tête dit non», dit l'une. «Je vais voter oui pour aller vers une société plus juste», dit un autre. «Ce qui est intéressant, souligne Craig Easton, c'est qu'ils ont désormais l'âge de voter, mais pas celui de donner leur autorisation pour être photographi