Quelle classe, quelle beauté, quelle misère. C’est cette conflagration mentale qui nous secoue à scruter cette femme kurde, réfugiée en Turquie pour échapper aux exactions des soldats de l’Etat islamique, dans le nord-est de la Syrie.
A-t-on assez dit que l’islam radical, affaire d’hommes, en veut aux femmes ? Mais aussi bien, comme toute religion, l’islam dit «modéré».
Dans nos villes, qui sont celles de tout le monde, c’est un spectacle toujours désolant que de voir passer un jeune couple où on contemple tout de l’homme, généralement moulé dans le dernier cri de la mode streetwear, et rien de sa femme, sinon les pieds et, au mieux, le visage. Le jour où ces hommes, eux aussi, prendront le voile, on en reparlera. Mais il est vrai qu’il y a du désir dans l’aliénation, et du plaisir dans la servitude volontaire.
Gageons que cette femme kurde, qui a franchi la frontière turco-syrienne, probablement à pied, ne doit pas trop se poser ce genre de question. Elle fuit, se réfugie, au sein d’un groupe visible de cinq femmes.
Où sont les hommes, maris, père ou fils ? Comme dans tous les naufrages, ce sont les femmes et les enfants qui passent d’abord. Sous la surveillance (protection ?), en flou au second plan, de quelques soldats (turcs ?) en uniforme.
On remarque, aussi, que toutes ces femmes en perdition n’ont pas abdiqué leur dignité d’être et de paraître. Cela tient à l’imprimé, paradoxalement joyeux, de leurs robes, à leur regard maquillé, au drapé de leurs foulards. Et les deux trè