C'est une photo prise par Pascal Maitre à Madagascar en 2010. Vus de haut, on aperçoit des hommes au travail, telles des petites fourmis agglutinées le long d'un sentier qui descend en colimaçon vers les entrailles de la terre. Il s'agit d'une mine, la photo est jolie, on pourrait en rester là. Mais il y a la légende : «De la mine d'Ilaka, découverte en 1998, provient un tiers des saphirs du monde. Les mineurs gagnent moins d'un euro par jour.»
Sobre et révoltant, l’éclairage incite à regarder à nouveau l’image avec une curiosité différente, voire une certaine surprise. Ces allers-retours indispensables entre les légendes et les photos sont une des marques du travail du photographe baroudeur aujourd’hui âgé de 59 ans et exposé pour la première fois cet automne à la Maison européenne de la photographie (MEP), à Paris.
Piraterie. Il n'est bien sûr pas le seul photographe à accorder une importance particulière au contexte dans lequel s'inscrit l'image, mais le contraste entre le commentaire minutieux ou engagé et un certain perfectionnisme visuel, renforcé par une attirance pour les couleurs vives, est ici plus flagrant encore que chez de nombreux autres photojournalistes contemporains. Si la photo parfois semble presque trop parfaite, la légende en accentue toujours la profondeur ou la signification.
Un Africain en tenue orange fluo sur une plage somalienne ? A proximité d’un fût qui flotte quasiment au bord de l’eau ? Certes, l’imag