Des selfies accompagnés de textes courts comme des tweets : le photographe américain Marc Asnin, surtout connu pour la série Uncle Charlie, sur son oncle mafieux, a demandé à des confrères de se mettre en image contre la peine de mort (1). Certains visages grimacent, d'autres disparaissent. Beaucoup sont dédoublés, biffés, éparpillés, découpés, escamotés.
Si l'objectif à terme est de publier un livre, Final Words, où seront consignés les derniers mots de condamnés à mort texans (2), le projet témoigne de l'engagement de photojournalistes qui expérimentent de nouveaux modes d'expression, inspirés des réseaux sociaux. Il révèle aussi que «quelque chose a changé dans la société américaine : le débat autour de la peine de mort est aujourd'hui possible, estime Raphaël Chenuil-Hazan, directeur d'Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et vice-président de la Coalition mondiale contre la peine de mort. Il y a dix ans, Marc Asnin n'aurait jamais pu faire ce livre et en parler dans des talk-shows comme il va le faire.»
Comptabilité macabre
Quinze Noirs, onze Blancs, quatre Latinos. Deux femmes. Deux sexagénaires, un homme pas même trentenaire. L'année n'est pas finie et déjà trente détenus ont été exécutés aux Etats-Unis. Larry Hatten, Miguel Paredes et Mark Christeson devraient à leur tour mourir avant la fin du mois. Le Death Penalty Information Center, qui tient cette