Les images de Philippe Jarrigeon ne forment pas une série mode au sens classique. Il y a, dans toutes ces mises en scène, ce qui fait l’identité, le sel, de l’image de mode : l’invention d’un monde à part, la création, dans le rectangle de la photographie, d’un univers avec ses propres codes, sa normalité (anormale). Et surtout l’idée que tout est permis tant que l’élégance est là.
Voilà tout le talent de Philippe Jarrigeon, photographe français de 31 ans. Ces images n’ont pas vocation à s’imprimer sur les pages d’un magazine, mais elles seront exposées à partir du 23 septembre à la Galerie des Galeries à Paris. à la demande de l’espace d’exposition des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann, et de sa directrice, Elsa Janssen, le jeune homme a illustré, à sa manière, travaillée, quasi obsessionnelle, l’esthétique d’une quinzaine d’anciens lauréats de l’Andam, prestigieux prix qui récompense chaque année un créateur de mode indépendant depuis vingt-cinq ans.
A l’inventaire de ces lauriers passés, on retrouve quelques-uns de ceux et celles qui ont affûté la silhouette contemporaine, comme Felipe Oliveira Baptista, Christophe Lemaire ou A.P.C. et d’autres, encore relativement méconnus : Bless, Julien David. Avec l’aide d’une styliste, Victoire Simonney, Jarrigeon a shooté pendant trois jours dans l’enceinte du magasin du neuvième arrondissement parisien.
In situ, donc, au cœur de cet espace qui, selon lui, «a quelque chose d'un aéroport, traversé chaque jour par des flux, à l