On dirait des anges blancs, lumineux, décolorés, auréolés de cheveux d'un or incroyablement pâle. Féeriques, livides, tels sont les 50 clichés du Brésilien Gustavo Lacerda, exposés depuis 2012 en Europe, aux Etats-Unis et actuellement à Singapour. Le photographe en a également tiré un livre, publié tout récemment sous le titre Albinos (1). Il est venu le présenter la semaine dernière à Paris Photo.
Des albinos en famille, par petits groupes, tout seuls, des hommes, des femmes, des enfants, des plus vieux… Gustavo Lacerda, né en 1970, a «démarré ce projet en 2009 et mis quatre ans pour le finir», explique-t-il (par mail). Avant de commencer les prises de vues, toutes faites en studio, et toutes posées à sa façon puisqu'il a souhaité diriger ses sujets, il a fait «une longue recherche sur l'albinisme, la façon dont les personnes atteintes vivent, quelles sont leurs difficultés… J'ai découvert, par exemple, une île dans l'Etat du Maranhão, dans le nord-est du Brésil, où une grande partie de la population est albinos à cause de la consanguinité. L'île est plein de dunes qui reflètent le soleil, un vrai poison pour une peau non pigmentée.»
Une étrange grâce
Les albinos se cachent du soleil, le photographe a choisi de les mettre en lumière : «Au départ, ils étaient réticents, mais ils se sont finalement prêtés au jeu. La timidité des albinos vivant dans l'ombre m'a enchanté, moi qui suis quelqu'un de plutôt timide.» Le résultat est spectaculaire, la palette de coul