En 16 photographies, dont une majorité en noir et blanc, Martin d'Orgeval, né en 1973 à Paris, teste le silence. Ou plutôt, comme il préfère le dire, «ce qui m'intéresse, ce ne sont pas les réponses, mais les questions. J'accorde beaucoup d'importance aux surfaces, mais aussi à la perception, à tout ce qui est au-delà de l'impact, à tout ce qui est non-dit». Pas de bavardage donc, mais une priorité au contact, à ce que le visiteur comprend - ou non - en pénétrant dans «Revoir», titre de cette exposition. Et qui va l'amener à changer son regard, à l'égal du ciel nuageux qui ne cesse de brouiller la lumière à travers la verrière de la galerie.
Tout de suite, dès l'entrée, on sait bien que ce ne sont pas des tableaux, pas la peine de faire semblant, ou de citer Mondrian à cause des lignes verticales, facile. Mais la blancheur surprend, celle des photographies comme celle des cadres, si rugueux au toucher et qui paraissent contenir chaque reproduction. Parfois, aussi, la soutenir, comme l'épaule d'un ami. Tant de blanc, pourquoi ? Mais il y a du gris aussi, et même de la couleur, de l'or et du bleu. Alors ? Peut-être qu'un mathématicien extravagant comprendrait tout de suite cette idée de la géométrie selon D'Orgeval, où un angle peut retrouver un autre angle, ou s'en détacher, voire s'accorder à un triangle en goguette sans que cela ne choque. La figure est tentante, elle permet de s'évader de la photo, qui représente un paysage, un mur, un coin d'escalier, la mer à l'e