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Libération

Isolés dans la jungle urbaine

Lost in paradise (Photo Lek Kiatsirikajorn)
publié le 30 janvier 2015 à 18h06

Quelques mètres carrés de verdure dans une mégalopole de béton. Le photographe thaïlandais Lek Kiatsirikajorn les a traqués - à Bangkok particulièrement, où il habite. Sa série «Lost in Paradise» campe des paysans thaïlandais venus en ville, solitaires, perdus dans la contemplation de bouts de terrain vague. Ces émigrés semblent coincés entre paradis perdu et futur anxiogène. On imagine, pas loin de ces trous de verdure, le tumulte de la ville, les centres commerciaux à peine bâtis et déjà obsolètes, les autoroutes enchevêtrées, les milliers de mètres cubes de béton des tours d’habitation, le métro aérien, les tuk-tuks, bus, taxis, motos pulser dans les veines de la cité. Bangkok l’énergique, Krung Thep le monstre urbain en arrière-plan de ces lambeaux de paradis tropical. La force des photographies de Lek Kiatsirikajorn, dans leur perspective inhabituelle sur la ville, laisse cependant deviner une présence autre. Esprit de la nature, es-tu là ? Au pays des arbres sacrés, du banian, l’arbre de Bouddha, la nature conserve une puissance magique.

Produite grâce au musée du Quai-Branly, cette série est montrée en ce moment à Phnom Penh (Cambodge). Le festival Photo Phnom Penh, qui entame ce samedi sa 7e édition, poursuit son défrichage de la photographie asiatique et européenne. Jusqu'au 28 février 2015. Rens. : http://ppp.institutfrancais-cambodge.com