«Je suis née dans le chaos. Je ne sais pas vraiment ce que les mots "être en paix" signifient. Le pire pour moi est de n'avoir jamais pu faire ce que je voulais, je n'ai pas pu aller à l'école ou avoir des amis. A part les membres de ma famille, je ne connais personne», confie Vilma Vukaj, 16 ans.
Depuis vingt ans, sa famille subit le kanun, la dette de sang en Albanie. Ce code ancestral régit le travail, le mariage, et aussi la vengeance. Impliqués dans une de ces histoires tragiques, les Vukaj sont enfermés dans leur maison, leur seule faute étant d'appartenir au mauvais clan. La vendetta a ainsi répandu un climat de peur dans leur quotidien.
La série «My Home, My Prison», de la photographe Lætitia Vancon, dépeint avec beaucoup de poésie l'histoire de ces familles isolées de leur entourage et de leur communauté. Pour ce reportage, elle a reçu le prix Blumm en 2015. La famille Vukaj a finalement réussi à s'enfuir et vit en Belgique depuis décembre 2014.
Jeudi : Cecilia Reynoso