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Analyse

Bill Clinton sous influence républicaine

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publié le 15 décembre 1994 à 23h37

Défait aux élections au Congrès, le président américain multiplie

les gages en direction de ses adversaires, et se lance dans une course éperdue pour reconquérir le centre. Avec en ligne de mire, la présidentielle de 1996.

Bill Clinton sous influence républicaine Washington, de notre correspondant - DEPUIS LA VICTOIRE RETENTISSANTE des républicains aux élections du 8 novembre, Bill Clinton a annoncé une augmentation du budget de la défense, promis une baisse des impôts pour la classe moyenne, relancé une campagne pour «diminuer la taille» de la bureaucratie fédérale, limogé un membre de son cabinet qui était devenu la bête noire des conservateurs (Jocelyn Elders, ex-«surgeon general» qui a osé suggérer qu'on parle de la masturbation à l'école). Le président américain s'est aussi déclaré favorable à un «moment de silence» tous les matins dans les écoles publiques, et il a interdit le financement fédéral de recherches médicales sur des foetus in vitro ­deux concessions ouvertes à l'aile la plus conservatrice du Parti républicain, qui réclame la restauration de la prière dans les écoles et l'interdiction pure et simple de recherches sur les foetus, exigée par les croisés de la lutte anti-avortement.

Le mouvement est trop systématique et trop soudain pour qu'on se trompe sur son sens: Clinton s'est lancé dans une course éperdue à la reconquête du «centre», après que la majorité des analystes eurent conclu que la défaite cuisante des démocrates en novembre avait été due en large pa