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Libération

Affaire Radjavi, la Suisse satisfaite

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publié le 16 décembre 1994 à 23h36

coulisses / BERNE

Affaire Radjavi, la Suisse satisfaite - «Les juges français mouchent leur gouvernement», «le Conseil d'Etat donne raison à la Suisse» contre la «raison d'Etat» invoquée par Charles Pasqua. Hier, les journaux suisses ont largement commenté la décision prise, mercredi, par le Conseil d'Etat de déclarer illégale l'expulsion vers Téhéran, en décembre 1993, des deux assassins présumés de l'opposant iranien Kazem Radjavi, au lieu de les remettre à la justice helvétique, conformément à la Convention européenne d'extradition.

Ainsi, une année après les faits, le gouvernement suisse a obtenu gain de cause. De quoi pleinement satisfaire Arnold Koller, le ministre de la Justice et de la Police, qui avait saisi le Conseil d'Etat, dénonçant ce qu'il tenait pour une certaine arrogance française. Il est vrai que le gouvernement Balladur avait traité fort cavalièrement le partenaire helvétique. Alors que les policiers suisses attendaient à la frontière le fourgon cellulaire des deux assassins présumés de Radjavi, le gouvernement français renvoyait ceux-ci vers l'Iran, empêchant leur comparution devant la justice suisse. Aujourd'hui encore, le juge Châtelain, chargé de l'enquête, ne décolère pas: «J'avais accumulé des preuves. Je voulais confronter Moshen Sharif Esfahani et Ahmad Taheri avec des témoins et voilà que, dans un acte sans précédent, le gouvernement s'abrite derrière la raison d'Etat pour renvoyer les deux Iraniens dans leur pays. Et ce n'est pas la décision du C