PORTRAIT
ALAIN LEBAS
LE MINH NGOC, ce théoricien marxiste vietnamien de 57 ans possède aujourd'hui, grâce aux réformes économiques, 600 hectares de plantations de thé, de café et de bananiers, sur lesquelles travaillent 140 ouvriers.
Fils du libéralisme et de l'oncle Ho Province de Lam Dong, envoyé spécial - MEMBRE DU PARTI COMMUNISTE vietnamien (PCV), théoricien marxiste formé à Pékin et à Moscou, directeur du département économie de l'Institut des sciences sociales de Hô Chi Minh-Ville (ex-Saigon), Le Minh Ngoc, 57 ans, se targue d'être aussi le plus grand propriétaire terrien du Viêt-nam, l'un des hommes les plus riches du pays. Il possède quelque 600 hectares de plantations dans les hauts plateaux, au centre du Viêt-nam. Il y emploie 140 ouvriers à plein temps, pour la plupart des paysans désoeuvrés qu'il a fait venir de Huê, sa ville natale, ainsi que des centaines de saisonniers recrutés localement. Son terrain de 40 hectares à Vung Tau, une zone portuaire vouée à l'exportation, est estimé, en valeur immobilière, à plusieurs millions de dollars.
Doi Moi et nouveaux riches. À Hô Chi Minh-Ville, la famille de Ngoc contrôle la plus importante fabrique de levure et y monopolise la distribution de ce produit. Elle détient également des parts dans une dizaine de sociétés présentes dans divers secteurs, de l'immobilier à l'industrie du textile en passant par les travaux publics. Comme bon nombre de cadres du parti, Le Minh Ngoc a su profiter des réformes économiques engagées dep