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Le fusible de l'ONU en Bosnie

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publié le 16 décembre 1994 à 23h35

Des soldats serbes observent les forces bosniaques

à Bosanska Krupa, près de Bihac.

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YASUSHI AKASHI. Symbole des atermoiements internationaux, le représentant spécial de Boutros-Ghali dans l'ex-Yougoslavie, adepte forcené de la négociation, est de plus en plus contesté.

Le fusible de l'ONU en Bosnie - A SARAJEVO, IL EST PERSONA NON GRATA. A Zagreb, les officiels croates le jugent «proserbe». A Belgrade, le président Milosevic le fait attendre avant de le recevoir. Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU dans l'ex-Yougoslavie, Yasushi Akashi qui, mercredi, a tenté encore en vain d'obtenir des Serbes de Bosnie un accord pour un cessez-le-feu, aurait-il épuisé le crédit dont il jouissait en entamant sa mission le 3 janvier dernier? Le petit homme opiniâtre et patient garde le sourire. En privé, ses collaborateurs confient que Yasushi Akashi connaît toutefois des moments de découragement. Grandi dans le sérail onusien qu'il intégra en 1957, à l'âge de 26 ans, le diplomate japonais ne laisse rien transparaître. Tout juste reconnaît-il que l'épisode de Gorazde, en avril, «fut pénible». Il fut alors vivement critiqué pour avoir refusé d'employer la force aérienne contre les Serbes qui, violant l'ultimatum, poursuivaient leur offensive contre l'enclave musulmane.

Les foudres de Washington. «Je n'aimerais pas être à sa place», avoue un diplomate européen en poste à Zagreb. Malgré son titre et ses pouvoirs ­en février, Boutros-Ghali lui a délégué celui d'appeler à des