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Libération

L'extrême droite allemande change de tête

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publié le 19 décembre 1994 à 23h32

Après avoir, cet automne, destitué leur président, l'ancien Waffen

SS Franz Schönhuber, les militants du Parti républicain (extrême droite), réunis ce week-end en congrès à Sindelfingen se sont dotés d'un nouveau chef: Rolf Schlierer, âgé de 39 ans, chef du groupe parlementaire républicain au sein de la diète régionale du Bade-Wurtemberg, en campagne depuis des mois contre les tendances despotiques et les sympathies trop extrémistes de Schönhuber. Ce dernier avait en effet tenté de se rapprocher de la DVU (Union du peuple allemand), grande rivale des Républicains à l'idéologie encore plus extrémiste.

Ancien journaliste vedette de la télévision bavaroise, Schönhuber dirigeait les Républicains pratiquement depuis la fondation du mouvement en 1983. Il avait fait scandale au début des années 80 en proclamant dans un livre sa fierté d'avoir combattu sous l'uniforme des Waffen-SS en France et sur le front russe.

Rolf Schlierer hérite d'une lourde mission. Depuis que le gouvernement allemand a fait adopter une loi limitant le droit d'asile, l'extrême droite xénophobe a perdu l'un de ses chevaux de bataille. Le Parti républicain est en perte de vitesse. Ejectés (avec 3,9% des suffrages) du Parlement européen au mois de juin où ils étaient rentrés à la surprise générale en 1989, ils n'ont pas non plus réussi (avec 1,9% des voix), lors des législatives du 16 octobre, à s'installer au Bundestag.

En marge de ce congrès, Ignatz Bubis, président du Conseil central des juifs en Allemagne, a la