coulisses / WAsHINGTON
Raccommodages en privé - Le voyage d'Al Gore en Russie la semaine dernière a servi à raccommoder en privé les accrocs publics que la relation dite «spéciale» entre Washington et Moscou, entre Clinton et Eltsine, a subi récemment en Europe à cause tout à la fois des développements de la crise bosniaque et de la volonté américaine d'aller de l'avant sur la voie de l'élargissement de l'Otan. Gore qui co-préside, avec le Premier ministre russe Tchernomyrdine, une commission bilatérale chargée notamment des questions économiques et de la coopération technique a pris soin de rappeler, au plus fort de la guerre en Tchétchénie, la position officielle des Etats-Unis sur le sujet: il s'agit, a-t-il dit, d'une «affaire intérieure» russe, sur laquelle l'administration américaine n'a pas l'intention de s'exprimer autrement que par les références rituelles au souhait d'une «solution pacifique» du conflit.
Même la question de l'Otan, a dit Gore à la fin de son séjour, après avoir signé une quinzaine d'accords de coopération, doit être placée dans la bonne perspective, qui est cette «relation forte et saine» entre les deux pays. En d'autres termes, Washington a choisi de ne pas accorder plus d'importance qu'il n'en faut à la «sortie» de Boris Eltsine lors du sommet de la CSCE à Budapest. Le Président russe avait alors dénoncé violemment les projets de l'alliance atlantique en affirmant que la Russie ne tolérerait jamais que le territoire de l'Otan vienne buter contr