Menu
Libération
Reportage

Opération charme à Pale

Article réservé aux abonnés
Opération charme à Pale L’ex-président américain Jimmy Carter était hier l’hôte des Serbes de Bosnie. A l’issue de la rencontre, les Serbes ont proposé un cessez-le-feu de quatre mois et une reprise des négociations sur le plan de paix.
publié le 20 décembre 1994 à 23h29

Pale, envoyé spécial - Le président Jimmy Carter, qui a affirmé avoir obtenu l’accord des Serbes de Bosnie pour un cessez-le-feu immédiat, allait-il se faire piéger par ses hôtes? Telle devenait au fil des heures du banquet la question du jour, en début de soirée, tandis que les convives étaient toujours à table au Chalet Panorama.

Dans cet ancien hôtel de skieurs, siège de la «présidence» de Pale, le rituel des visites diplomatiques impose, a priori, un respect des traditions régionales serbes. Lever tardif du docteur Karadzic, bouquets de fleurs de montagne, chansons langoureuses folkloriques précèdent un banquet dont la longeur permet de supposer le succès de la rencontre. Autour de plats de côtelettes de mouton et de fromages de brebis, les Serbes tentent de séduire et d'attendrir leurs hôtes et de leur extirper dans la chaleur de la convivialité un peu plus de compréhension ou de concessions. Des étrangers s'en accommodent, parfois y prennent goût, d'autres refusent de s'y laisser prendre. Jimmy Carter, venu en médiateur en Bosnie, n'est pas de ces derniers.

L'équipe dirigeante au grand complet. Avant les agapes et leurs effluves, l'ancien président et celui qui voudrait tant l'être se devaient de situer cette rencontre. Radovan Karadzic, à sa manière: «Nous ne pouvons espérer que l'Américain moyen puisse comprendre ce qui se passe ici. Entre autre, que nous ne sommes pas venus de Serbie pour envahir la Bosnie, mais que nous sommes des indigènes d'ici. J'espère que cet