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Libération

Les Turcs s'accrochent à leur rêve européen

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publié le 22 décembre 1994 à 23h25

«L'espoir est reporté», «L'Europe n'a pas complètement fermé la

porte», titraient mardi les quotidiens turcs après le report, la veille, de la signature de l'Union douanière totale entre Ankara et l'Union européenne.

Aux yeux des autorités d'Ankara, ce traité représente un pas symbolique vers une totale intégration. Elles veulent s'accrocher à leur rêve européen et n'hésitaient pas à définir comme un «relativement bon signe» le communiqué de l'UE, rédigé pourtant d'un ton «très dur», selon les diplomates turcs, mais qui avait le mérite malgré tout de fixer pour début mars la date d'une prochaine réunion du Conseil d'association, l'instance communautaire à même de décider d'un tel traité. Le gouvernement et la majorité de l'opinion turque estiment que le principal obstacle entre Ankara et Bruxelles reste Athènes qui conditionne l'adhésion de la Turquie à une solution du problème chypriote. Par ailleurs, l'UE insiste sur les droits de l'homme et la nécessité de trouver une solution au problème kurde.

Le Premier ministre, Tansu Ciller, se refuse néanmoins à reconnaître que le lourd verdict du 8 décembre contre 5 députés kurdes ait pesé sur le refus européen. Recevant lundi un petit syndicat d'extrême droite, elle avait haussé le ton contre Athènes: «J'ai deux mots à dire au gouvernement grec: il peut compter sur notre amitié, mais il doit avoir peur de notre animosité!»

Mardi, économistes et hommes d'affaires se plaignaient tous de l'échec de Bruxelles mais critiquaient avant tout