Madrid, de notre correspondant
Les derniers rebondissements judiciaires dans l'affaire du GAL, le Groupe antiterroriste de libération, après l'arrestation de trois hauts responsables policiers, ont déclenché une tempête politique en Espagne et embarrassent maintenant le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez.
Le gouvernement maintiendra pour l'instant un «silence prudent», selon le mot même du ministre porte-parole de la Présidence, Alfredo Perez Rubalcaba. «Il y a une action judiciaire et en aucun cas le Parlement ne doit remplacer, orienter ou conditionner le comportement du juge», a ajouté Joaquim Almunia, président du groupe parlementaire socialiste, en réponse aux députés de l'opposition qui réclament à Felipe Gonzalez des explications urgentes devant la Chambre des députés. Silence «prudent», donc, à moins qu'il ne s'agisse d'un silence gêné.
Car le «superjuge» d'instruction de l'Audience nationale, Baltazar Garzon, a lancé une véritable bombe lundi, en ordonnant un coup de filet contre plusieurs anciens hauts responsables policiers dont l'ex-numéro deux du ministère de l'Intérieur dorénavant soupçonnés d'être directement les promoteurs du GAL, une organisation terroriste qui, entre 1983 et 1987, s'est attaquée à des militants de l'ETA ou des réfugiés basques en France. Responsable de vingt-quatre assassinats, le GAL menait alors une «guerre sale» contre l'ETA et les soupçons ont toujours existé sur le fait que cette guerre sale ait pu être menée depuis les plus h