Une nouvelle loi retire aux étrangers le droit de vote accordé par
Houphouët-Boigny et réserve l'éligibilité à la présidence de la République aux Ivoiriens «de souche», c'est-à-dire nés de parents ivoiriens.
Abidjan, envoyée spéciale - LA CÔTE-D'IVOIRE, qui accueille près de 5 millions d'étrangers sur son territoire et dont l'hymne national chante l'hospitalité, s'embourbe dans un débat politique aux relents xénophobes. C'est le vote à marche forcée le 30 novembre d'un nouveau code électoral limitant l'éligibilité du prochain président de la République à de stricts critères de nationalité qui a mis le feu aux poudres. Pas un jour ne passe sans que l'un des nombreux journaux qui se sont créés depuis l'avènement du multipartisme en 1990 ne publie un éditorial violemment «ivoiro-centriste» ou ne s'interroge sur la véritable nationalité du challenger virtuel du président Bedié aux élections de l'an prochain, Alassane Dramane Ouattara. L'ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny aurait été burkinabé avant d'être ivoirien, accusent les journaux partisans du président Bedié. Jusqu'à récemment, 13 millions d'Ivoiriens vivaient en relativement bonne intelligence avec des étrangers dont la proportion est estimée à 40% de la population. A l'Indépendance, Félix Houphouët-Boigny avait encouragé ses «frères africains» à participer à la construction du pays. L'ancien président leur avait même accordé le droit de vote, au grand dam de l'opposition qui y voit une manoeuvre du l'ex-par