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L'Etat argentin devra indemniser une victime de la dictature

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publié le 24 décembre 1994 à 23h20

L'Etat argentin devra indemniser une victime de la dictature

Buenos Aires, correspondance L'Etat argentin devra verser 3 millions de dollars (environ 16 millions de francs) d'indemnisation à l'unique survivant d'une famille assassinée sous la dictature militaire (1976-1983): ainsi en a décidé le tribunal administratif de Buenos Aires.

C'était la première fois, il y a une quinzaine de jours, qu'une partie civile saisissait cette instance depuis que plusieurs mesures et lois d'amnistie ont rendu caduques les poursuites pénales contre les auteurs de dizaines de milliers de crimes politiques. L'arrêt du tribunal risquant de faire jurisprudence, le président Carlos Menem a annoncé que l'exécutif se pourvoira en appel.

Les amiraux Emilio Massera et Armando Lambruschini, membres de la Junte militaire issue du putsch de 1976, ont par ailleurs été condamnés pour leurs responsabilités dans l'enlèvement, suivi de la disparition, des parents ainsi que du frère et de la soeur du plaignant, Daniel Tarnopolsky. La trace des victimes se perd en juillet 1976, après leur internement dans l'Ecole de mécanique de la marine, le pire centre de torture du régime militaire.

En 1985, les membres successifs de la Junte avaient été traduits en justice, et l'amiral Massera condamné à la prison à perpétuité pour sa responsabilité prouvée dans 3 homicides et 69 affaires de disparitions forcées, dont celle de la famille Tarnopolsky. Mais cinq ans plus tard, le président Menem avait amnistié Massera ainsi que