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Le dédommagement des victimes de l'invasion du Koweit est mal parti

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publié le 27 décembre 1994 à 23h19

Le dédommagement des victimes de l'invasion du Koweit est mal parti

LA COMMISSION DE COMPENSATION des victimes de l'invasion irakienne du Koweit, pourtant instaurée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, est en train de perdre toute crédibilité: ses coffres sont désespérément vides. A peine 3 millions de dollars (16 millions de francs) ont été jusqu'à ce jour versés à 2.800 personnes, alors que deux millions de travailleurs étrangers (en majorité égyptiens), des centaines de sociétés et des dizaines d'Etats exigent 162 milliards de dollars d'indemnités de Bagdad.

«L'année prochaine, nous serons dans le rouge», reconnaît Carlos Alzamaro, secrétaire général de la Commission de compensation. En effet, la Commission devrait approuver en 1995, les demandes des deux millions de victimes individuelles, dont les cas prioritaires, ceux qui ont perdu un proche ou ont été blessés (2.500 dollars par personne, ou au maximum, 10.000 dollars par famille), alors que rien n'indique que les caisses pourraient se remplir. L'Irak refuse toujours d'exporter son pétrole sous supervision des Nations unies et la Commission de compensation qui devait prélever 30% sur ces revenus, n'a rien touché. Quant aux avoirs gelés de l'Irak - estimés à 1,5 milliard de dollars - , qui devaient en partie servir à dédommager les victimes, les pays occidentaux n'ont quasiment rien rétrocédé à l'ONU.

Carlos Alzamaro constate que «la solidarité internationale ne va pas de pair avec l'égoïsme des Et