INTERNATIONAL. Au moins 102 journalistes ont été tués au cours de
l'année 1994 1994 AURA ÉTÉ UNE ANNÉE meurtrière pour les journalistes: selon Reporters sans frontières, 102 journalistes au moins ont été tués dans l'exercice de leur profession. Ce bilan est de loin le plus lourd enregistré depuis cinq ans, beaucoup plus élevé en tout cas qu'en 1993 quand l'association avait recensé 59 journalistes assassinés. Dans son communiqué, Reporters sans frontières précise que des enquêtes sont en cours sur le cas de 33 autres journalistes, tués en 1994, mais dont il n'est pas encore établi avec certitude que le décès est lié à leur profession.
L'Afrique aura été le continent le plus meurtrier avec la mort de 77 journalistes, suivi de l'Europe (14 journalistes, dont 7 en Bosnie) et de l'Asie (8 journalistes). Deux journalistes ont été tués au Moyen-Orient, un seul en Amérique latine, mais Reporters sans fontières enquête sur le cas de 16 autres assassinats sur ce continent.
Plus de la moitié des journalistes assassinés sont donc des journalistes africains, tués en Afrique. Le pays le plus meurtrier a été le Rwanda (48 morts en 1994). La moitié des journalistes rwandais exerçant leur activité dans le pays avant avril 1994 a succombé au génocide. En Algérie aussi, la profession a été particulièrement visée: 18 journalistes ont été assassinés en 1994, 27 depuis la mort de Tahar Djaout le 3 juin 1993. «A ce titre, conclut Reporters sans frontières, 1994 aura bien été l'année des extrémistes